La chaleur de l’été annonce le retour du temps passé dehors, des barbecues, des randonnées, du camping en plein air, du temps passé dans l’eau. Autant de moments passés au contact de la nature et qui nous ressourcent profondément.
Certaines de nos pratiques sont alors à questionner car si la nature nous offre tant, comment pouvonsnous la respecter au mieux ?
Je souhaite ici vous parler du point probablement le plus important : l’eau. Source de toute vie, où nous apprécions tant nous immerger. Ruisseaux, rivières, lacs, mers, océans, autant d’écosystèmes fabuleux, incroyables de richesses et pourtant de plus en plus fragiles face aux pressions et aux pollutions des hommes. Nombre de nos pratiques, si elles ne sont pas adaptées polluent l’eau et impactent directement les nombreux organismes qui y vivent.
Les produits cosmétiques de la peau
Nous pouvons commencer par parler de tous les produits que nous nous mettons sur la peau avant d’aller nous baigner : crèmes solaires, huiles bronzantes et autres.
A- LES CRÈMES SOLAIRES
Les problématiques liées à une exposition au soleil trop importante sont désormais bien connues pour la peau humaine. En résulte de nombreuses campagnes nous invitant à nous couvrir de plus en plus de crème solaire, et en quantité de plus en plus importante. Si bien sûr les enjeux pour la santé sont mis en avant, qu’en est-il des effets de ces crèmes solaires dans les environnements aquatiques ?
Il est parfois un peu dur de se retrouver dans le vaste thème des crèmes solaires. Je vous présente ici le résumé le plus succinct et le plus informatif possible. Entre les législations, les labels, le greenwashing, les comparatifs internet, les applications…
Bien comprendre la problématique autour des crèmes solaires, de leur composition et de leur impact sur l’environnement est important.
Sachez qu’à l’heure actuelle, il existe deux « types » de crèmes solaires : Les crèmes solaires chimiques / synthétiques et les crèmes solaires minérales.
> Les filtres chimiques
Pour les humains
Les crèmes solaires chimiques sont, comme indiquées dans le nom, issues de la chimie. De plus en plus de recherches pointes la toxicité de leurs composants pour les humains comme pour les environnements aquatiques et marin. En plus de problématiques d’allergies cutanées bien connues, se sont autant de substances cancérigènes, perturbateurs endocriniens et hormonaux qui sont mis sur la sellette.
En effet, le principe d’action de ce genre de crème solaire (qui représente plus de 70% du marché) est de pénétrer dans la peau, afin d’absorber les rayons du soleil à sa place. Le but est donc de pénétrer cette barrière naturelle mais en contrepartie, elle va aussi y amener les nombreux filtres chimiques qui sont utilisés.
Sur 4 filtres synthétiques étudiés : Avobenzone, Oxybenzone, Octocrylène, Ecamsule présents dans la plupart des crèmes conventionnelles sur le marché, tous passent la barrière cutanée et se retrouvent dans le sang pendant 7 jours. L’oxybenzone par exemple a été décelé dans le liquide amniotique, le lait maternel et les urines, en forte proportion et de façon durable. Il faut savoir que les plus grandes marques connues les utilisent. De plus, certains filtres UV chimiques peuvent réagir chimiquement avec d’autres ingrédients des produits solaires et entraîner la formation de composés, par « effet cocktail », dont il est difficile de mesurer les conséquences pour les humains comme pour les organismes aquatiques.
Les effets nocifs d’une mauvaise exposition au soleil étant de plus en plus connus et médiatisés, les recommandations de dose d’application concernant les crèmes solaires sont de plus en plus importantes.
Par exemple, L’ANSM écrit « pour n’importe quel produit, il est nécessaire d’appliquer au moins 2 mg de crème pour chaque cm2 de peau ». Pour un adulte de corpulence moyenne, cela équivaut à 36 grammes de protection, soit environ 6 cuillères à café.
A l’échelle globale, cela représente environ 25 000 tonnes de crème solaire déversées dans les mers, les rivières et les océans chaque année. Les scientifiques estiment que 25% de la quantité de crème étalée sur le corps se dilue dans la mer au bout de 20 minutes de baignade. Sur une petite plage ou 3000 personnes se baignent chaque jour, on peut estimer à 52 kg la quantité de crème appliquée, et plus de 15 kg relargués directement par contact avec l’eau (sans prendre en compte les douches et les résidus urinaires).
Même si vous ne vous baignez pas directement après avoir appliqué de la crème solaire, elle risque de s’écouler pendant votre douche et quand vous allez aux toilettes, puisque ces substances s’accumulent dans l’urine. Les aérosols quant à eux pulvérisent souvent d’importantes quantités d’écran solaire dans le sable qui finissent eux aussi par être emportées dans les rivières, les mers et les océans.
Pour la nature
Les problématiques de ces filtres sont qualitatifs d’une part (les produits chimiques utilisés) et surtout ici quan-titatifs (la quantité qui s’accumule).
Les crèmes solaires contribuent à un lot de pollutions et de stress important affectant directement le milieu aquatique et marin. Des impacts ont pu être observés sur de nombreuses espèces aquatiques. Ils peuvent concerner aussi bien le métabolisme, la physiologie ou encore le comportement de la faune et de la flore.
Les impacts sont observables dans toutes les régions du monde et sur tous les milieux aquatiques. La présence de crème solaire en concentration significative dans l’environnement marin semble être à l’origine de bioaccumulation chez certaines espèces et altérerait leur développement normal, notamment en impactant leur comportement ou encore leurs appareils reproducteurs.
Les coraux en sont un exemple. Les récifs coralliens sont un des plus grands écosystèmes au monde. Un récif corallien c’est un peu comme une forêt terrestre, c’est un écosystème entier à prendre en compte avec des milliers d’espèces qui sont concernées et une association très complexe. Les coraux en eux-mêmes résultent d’une symbiose entre un animal et une micro algue qui vit à l’intérieur.
Lorsque vous nagez avec de la crème solaire sur la peau, les composés chimiques comme l’oxybenzone s’infiltrent dans l’eau. Une fois en mer, ces particules circulent au bon gré des courants, et finissent par contaminer faune et flore aquatique. Elles sont parfois visibles à travers des nappes réfléchissantes à la surface de l’eau. Ces substances sont ensuite « absorbées » par les coraux, perturbant la reproduction et le cycle de croissance des coraux, conduisant ainsi à leur blanchissement. On assiste aussi à une déformation des larves de coraux et à un impact sur leur mobilité.
Ainsi, 4 000 tonnes seraient absorbées chaque année par les coraux. Une étude a montré que des produits solaires peuvent tuer le corail en à peine 48h.
En effet, les filtres anti-UV activent des virus qui se multiplient et tuent les micro algues (les zooxanthelles) logées dans les tissus des coraux (ce sont elles qui vivent en symbiose avec le corail et lui permettent de réaliser la photosynthèse pour se nourrir). Ce sont également ces algues qui donnent la couleur aux coraux. Sans elles, ces derniers ne peuvent se nourrir, blanchissent et meurent en 48h, même face à de très faibles concentrations. Le blanchiment des coraux correspond dans un premier temps à la mort de ces micro algues. Peu à peu, les coraux finissent eux aussi par mourir, et par conséquent, la quasitotalité des espèces vivants dans ces habitats disparaît.
Les zooxanthelles et les coraux ne sont pas les seules espèces à subir la présence de filtres solaires dans l’eau. Éponges et bénitiers vivent également en symbiose avec les zooxanthelles et leur disparition affecte l’ensemble de la chaîne alimentaire.
Certains de ces filtres chimiques s’accumulent aussi dans les racines des posidonies, une herbe aquatique essentielle à la vie sous-marine en Méditerranée par exemple.
Des études faites en Méditerranée sur la concentration de résidus de produits issus de filtres synthétiques et de filtres minéraux (nous allons y venir juste après) dans les zones de baignade, et de non baignade attenante montrent des différences assez importantes. Les échantillons ont été étudié en surface, dans les colonnes d’eau et sur les fonds marins.
Il en résulte que les filtres chimiques sont globalement retrouvés en bien moindre quantité que les filtres minéraux, dont nous allons parler tout à l’heure, car ils pénètrent beaucoup plus à travers la peau. C’est surtout la concentration énorme qui va poser problème.
> Les filtres minéraux
Les filtres minéraux sont également appelés filtres organiques (rien à voir avec le bio, seulement il s’agit de mo-lécules organiques minérales).
Ils sont de deux types : oxydes de titane et oxyde de zinc (ils apparaissent sous les noms INCI : TITANIUM DIOXIDE, ZINC OXIDE).
Là où les filtres chimiques ont pour rôle d’absorber l’énergie solaire, les filtres minéraux jouent un rôle de bouclier pour la peau, en reflétant les rayons du soleil au lieu de les absorber. L’oxyde de titane et de zinc peuvent être présents sous forme de nanoparticules ou non.
Ces oxydes sont toujours enrobés, selon leurs procédés d’action (ils peuvent être, selon les formules choisies, miscibles dans l’eau ou dans l’huile; les enrobages seront alors différents).
Le grand avantage pour la santé humaine est que ces crèmes minérales ont une absorption beaucoup moins importante par la peau, et ne se retrouvent donc que dans les couches superficielles de la peau pour certaines nanoparticules. Leur composition les rende d’ailleurs souvent plus épaisse, plus dure à étaler avec un fort effet blanchissant. L’utilisation sous forme de nanoparticules sert principalement à « améliorer » ces « inconvénients », à rendre la crème plus transparente et plus fluide...
Cependant, ce qui sert ici la santé humaine ne l’est pas pour l’environnement. Puisque la peau n’en absorbe que très peu, on en retrouve une forte concentration dans l’eau (les hydrophobes se retrouvent concentrés à la surface. Les autres se déplacent dans la colonne d’eau et se retrouvent dans le sable. Ils sédimentent au fond et s’accumulent à des concentrations très élevées).
Sous cette forme enrobée, ces molécules ne semblent pas présenter de danger, cependant, il existe plusieurs problématiques. En effet, on ne connaît ni la durée de vie des enrobages, ni le devenir de ces filtres minéraux relargués dans l’océan (les enrobages en silice par exemple disparaissent très vite dans le temps, et les molécules de dioxyde de titane se retrouvent « pures » dans les eaux. On ne connaît pas les futures problématiques de bioaccumulation de titane pur dans les eaux. D’autre part, le dioxyde de Zinc présente une forte toxicité pour les organismes en milieu acide (ce qui peut advenir dans certaines compositions de crèmes solaires, ou bien dans des environnements particuliers).
Bien qu’ils soient souvent considérés comme une alternative plus sûre aux filtres UV chimiques, les crèmes solaires minérales ne sont donc pas forcément plus respectueuses de l’environnement...
> Bio – Biodégradable - Eco-friendly
Alors, qu’en est-il des crèmes bio ? Des produits « biodégradables » et autres label eco-friendly ?
LE CAS DU BIO
Les filtres solaires de qualité biologique ne contiennent que des filtre minéraux (dioxyde de titane et oxyde de zinc), les filtres chimiques étant interdits.
Il faut savoir que les nanomatériaux sont de base interdits dans le référentiel bio « Cosmos organic » ou « natural » (référentiel qui concerne la majorité des cosmétiques bio vendus en France, labélisés ecocert, cosmébio et BDIH). Les cahiers des charges excluent donc normalement l’utilisation d’ingrédients sous forme « nano », sauf pour le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc...
Ces deux matériaux ont une fâcheuse tendance à laisser des traces blanches sur la peau. Plus les particules sont fines, moins les traces sont visibles. Les nanoparticules octroient aux crèmes solaires une texture beaucoup plus fluide et permettent à ces dernières de procurer un fini translucide sans taches blanches. Le référentiel bio admet donc l’utilisation de nanoparticules pour les filtres solaires mais « encadre » leur teneur (exception faite dans les brumes solaires et les produits en aérosol où ils sont quand même interdits car le produit est pulvérisé et le dioxyde de titane et oxyde de zinc sont cancérigènes par inhalation.).
Les particules de dioxyde de titane sont enrobées par des matières inertes, comme l’hydroxyde d’aluminium, qui permet de jouer sur la taille des particules.
Une marque labellisée bio (Cosmebio / Cosmos) a désormais l’obligation d’indiquer dans sa liste INCI la mention {Nano} après le filtre minéral, mais cela n’indique en rien si le produit contient réellement ou non des nanoparticules, car les référentiels de tailles ne sont pas très clairs, et tout peut être utilisé. En effet, si la marque n’effectue pas un test MEB (qui atteste l’absence de nanoparticules, nous reviendrons plus tard sur la fiabilité de ce test), elle doit mentionner (NANO) sur ses produits, sans savoir s’il y a ou pas de nanoparticules.
Au final, impossible de savoir si votre crème bio contient ou pas de nanoparticules quand il y a la mention (NANO). Ainsi, toutes les crèmes solaires à base de filtres minéraux sont logées à la même enseigne.
Reste la question de la fiabilité de l’étiquetage. Selon des tests réalisés par « Que choisir », l’obligation d’apposer cette mention (nano) n’est que rarement respectée. Les contrôles des Fraudes ont confirmé ces fréquentes entorses à la loi.
BIODÉGRADABLE
Une crème solaire est dite biodégradable si elle passe des tests stricts en laboratoire mis en place par l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique). Ils consistent d’abord à mimer les conditions d’une station d’épuration où se trouvent les bactéries responsables de la dégradation des produits de beauté pendant environ 1 mois, puis ensuite, dans une eau similaire à celle de l’eau de mer. Pour que ce second test soit validé, 70% de la matière doit être dégradée en moins de 60 jours.
Là encore, il faut savoir que des centaines marques revendiquent cette annotation sans avoir passé les tests. Rappelez-vous que biodégradable ne veut pas forcément dire sans effet négatifs sur l’environnement.
BON POUR LES OCÉANS
On peut lire désormais des appellations comme « bon pour les océans », « protège les océans », « coral safe »,... Je vous recommande de faire attention au marketing et au greenwashing de ce type d’appellations.
Alors de quoi parle-t-on ?
Sachez qu’aucune crème solaire ne peut être 100% « ocean friendly » et se targuer de n’avoir aucun impact sur les fonds marins.
Aujourd’hui, il n’existe aucun test, aucune méthode de contrôle pour les pollutions en milieux aquatiques. Les tests sur les protections solaires sur la peau sont bien encadrés maintenant, mais pas du tout pour l’environnement. Il n’y a aucune régulation auprès des marques. À ce jour, il n’existe pas de vrai label ni pour l’environnement, ni pour les coraux, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale. Les logos sont créés par les marques elles-mêmes et il est dur de s’y retrouver sans organismes certificateurs.
Et il est dur de certifier ! Les pollutions chimiques sont étudiées depuis des décennies mais les analyses d’impact écotoxique n’ont été réalisées que sur certains organismes marins et pas sur l’ensemble de l’écosystème. De plus, Beaucoup de tests sur des molécules ont été fait il y a des décennies, et devraient être refaits.
La recherche actuelle consiste à limiter les effets négatifs, ou trouver un « équilibre acceptable » entre pollution, le risque pour l’environnement et la satisfaction du client.
Concernant les crèmes minérales et les matériaux utilisés, voici une phrase intéressante :
« Les avis du Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (Scientific Committee on Consumer Safety [SCCS]) portant sur les composés concernés ne sont guère rassurants, car ils sont émaillés de questions sans réponses.» Ainsi, l’avis sur le dioxyde de titane admet noir sur blanc : « Il est important de noter que l’évaluation des nanomatériaux en général souffre encore d’importantes lacunes dans les connaissances. Il y a aussi des incertitudes quant à la validité des tests utilisés. »
Espérons que les recherches et les innovations sur ce thème amèneront un prochain cycle plus vertueux.
B- LES HUILES VÉGÉTALES
Certaines huiles végétales et huiles essentielles possèdent des qualités de filtres solaires. Mais nous ne parlons pas ici d’indice 50, plutôt un indice de l’ordre de 3 à 8. Cela ne garantira pas une protection solaire à 13 h sur une plage de méditerranée, mais peut aider à une exposition progressive et pour les peaux déjà suffisamment bronzées.
L’huile doit être soit saturée, soit monoinsaturée, car les UV oxydent très rapidement les huiles polyinsaturées. Je conseille donc d’éviter absolument les huiles de tournesol, de colza, de chanvre, de lin, de sésame. Concernant l’huile de millepertuis (réputée photo sensibilisante), de très bons résultats ont cependant été observés. Je vous con-seille donc, si vous voulez essayer, d’appliquer sur une petite zone exposée au soleil pendant plusieurs jours pour voir si la préparation vous convient.
Huile d’olive : SPF = 8
Huile de noix de coco : SPF = 8
Huile de ricin : SPF = 6
Huile d’amande : SPF = 5
Huile de moutarde : SPF = 3
Huile de sésame : SPF = 2
C- LES HUILES ESSENTIELLES
(Voir un article plus complet sur ce sujet sur le lien à la fin du texte)
HE de menthe poivrée : SPF = 7
HE de tulsi (basilic sacré) : SPF = 7
HE de lavande : SPF = 6
HE d’eucalyptus : SPF = 3
HE de tea trea : SPF = 2
HE de rose : SPF = 1
Au niveau législatif :
Au sein de l’Union Européenne, 27 filtres UV peuvent être utilisés à différentes doses. Parmi eux, 25 sont chimiques (organiques) et 2 sont minéraux. 5 de ces filtres UV peuvent être utilisés sous la forme de nanoparticules, il s’agit du Dioxyde de titane, de l’Oxyde de zinc, du Methylene Bis-Benzotriazolyl Tetramethylbutylphenol, du Tris-biphenyl triazine et enfin du Bis (Diethylaminohydroxybenzoyl Benzoyl) Piperazine.
Les recommandations de la commission du 18 octobre 2011 viennent préciser qu’une substance, pour être considérée comme un nanomatériau, « doit comporter au minimum 50% de particules de dimensions comprises entre 1 nm et 100 nm ». Ainsi tous les filtres UV répondant à ces critères doivent être étiquetés avec la mention “nano” sur le produit. Pourtant, cet affichage n’est pas toujours respecté par les fabricants, et ceci pour une raison assez simple : il n’existe pas de méthode de détection des nanoparticules normée au niveau européen.
Selon la DGCCRF, la méthode de détection de nanoparticules la plus fiable serait le MEB (Microscopie électronique à balayage). Toutefois, cette méthode n’est pas normée et d’autres techniques de détection sont également autorisées et utilisées. Chacune de ces méthodes peut renvoyer des résultats différents et en quelques sorte « fausser » l’affichage final de l’ingrédient qui portera ou non la mention « NANO » sur le packaging.
En effet, le cadre réglementaire n’étant pas assez précis, qu’il s’agisse de la définition des nanoparticules ou des méthodes à utiliser pour les caractériser et donc statuer sur leur absence ou présence dans un produit, il n’est à ce jour pas possible de savoir dans quelle mesure la MEB doit être considérée comme la méthode de référence. Des régulations sont en cours. D’ailleurs, certains pays comme Hawaï et les îles Palaos dans le pacifique, suite à d’importantes détériorations de coraux, ont interdit l’usage de certains produits solaires contenant des produits comme l’octocrylène, oxybenzone, octinoxate, ou certains parabens qui sont des conservateurs, soit au moins 70 % des crèmes solaires actuellement sur le marché. Seulement certains filtres minéraux sont autorisés.
D- LES PRODUITS HUILEUX
Ces produits (huiles) sont particulièrement problématiques pour les organismes spécialisés vivant à la surface des eaux. Ici, la problématique sera principalement de l’ordre physique mécanique. Les huiles forment une couche à la surface de l’eau qui s’étale et asphyxie les micros organismes. C’est-à-dire que toute huile qui ne sera pas absorbée par la peau ou une assiette de camping par exemple créera une couche à la surface de l’eau. Cette couche peut s’étaler sur des mètres carrés de surfaces et va tout simplement étouffer des micro-organismes. Il existe en effet, que ce soit en milieux aquatique, d’eau douce ou d’eau salée, une faune spécialisée vivant dans les premiers centimètres de la surface.
Si vous appliquez un produit huileux sur la peau, il est nécessaire d’attendre le temps que le produit ait été complètement absorbé par la peau (minimum 20 min). De plus, ne lavez pas directement dans l’eau un ustensile ou de la vaisselle graisseuse.
E- LES SAVONS / SHAMPOINGS / LIQUIDES VAISSELLES, ETC...
Autrement dit les détergents. Je vous renvoie vers un article présent sur le site concernant ce sujet. Pour faire court, les détergents (tout ce qui peut s’apparenter aux savons, ce qui « lave » et « dégraisse ») peuvent poser des problèmes très importants aux organismes aquatiques. Ne faites jamais la vaisselle directement dans l’eau. De même, ne rincez jamais un ustensile gras directement dans l’eau. Quoi que vous souhaitiez utiliser, il est préférable d’aller chercher de l’eau et de le laver dans la berge, dans un espace enherbé à proximité, et de jeter l’eau de lavage sur le sol. Les plantes seront plus à même de filtrer efficacement, et cela n’impactera pas l’eau. Même si les produits sont biodégradables, cela ne veut pas dire sans danger pour la vie.
Il existe des solutions plus naturelles, comme l’argile, la terre ou la cendre pour se laver soi-même ou la vaisselle. De la même façon, ne vous lavez pas directement dans l’eau, mais sur une berge à proximité. Prenez également garde aux produits que vous utilisez dans les douches des bords de plages. L’eau retourne généralement directement dans la mer, emportant quantité de savons, shampoing et crèmes solaires. C’est autant de pollutions quotidiennes, atteignant des records en été, qu’il est possible d’éviter facilement.
CONCLUSION
Nous avons vu que les produits de protection solaire sont très nocifs pour l’environnement. Il n’existe pas de crème solaire n’ayant pas d’impact négatif. Évitez au minimum les produits solaires chimiques et en aérosols, et attendez une demi-heure avant d’aller vous baigner après application. Je vous invite à vous questionner sur tous les produits que vous utilisez au quotidien, que vous mettez sur votre peau et qui sont relargués dans l’environnement. La solution est « simple » : éviter de s’exposer aux heures les plus chaudes ; se couvrir d’un chapeau, de vêtements et, bien sûr, s’exposer progressivement. En espérant que cet article vous aura éclairé sur le monde parfois « opaque » des crèmes solaire ;)
Toute l’équipe d’HYZAEKU vous souhaite un très bel été, et n’oubliez pas de mettre de l’eau à disposition pour les animaux autour de vous.
Florelle Antoine