Assis au pied d'un très vieil arbre, celui qui a les oreilles ouvertes peut parfois l'entendre parler. Ce message nous vient du cœur de la forêt, serons nous capable de l'entendre ?
Bonjour à toi Frère humain, puisses-tu savourer le lever du soleil, et chaque moment jusqu’à son coucher comme nous les savourons.
Nous parlons d’une seule voix, pour tout le peuple des arbres car notre message est simple et partagé par tout notre règne.
Nous grandissons et veillons sur la Terre, notre mère à tous, depuis des millions d’années. Nous connaissons le passé de la Terre, comme le passé connu et oublié des humains.
Nous avons fait, par notre long travail, la Terre que vous connaissez et qui vous permet de vivre. C’est grâce à notre règne, celui des végétaux, que vous pouvez vous nourrir et élever les frères animaux qui vous nourrissent également dans un don sans pareil.
Nous avons construit les éléments vitaux de l’air qui vous permettent de respirer. Nous sommes l’un des moteurs essentiels du cycle de l’eau sur la Terre.
Nous sommes les gardiens des mémoires, les gardiens de conscience et gardiens de la vie sur Terre. Nous sommes le peuple des Arbres.
Notre peuple a beaucoup donné à l’humanité et les humains lui ont beaucoup pris.
Aujourd’hui, nous venons demander votre respect et votre considération car nous arrivons, au niveau de la Terre, à certaines limites.
Beaucoup d’espèces végétales, les plus subtiles, disparaissent ou se raréfient à cause de vos activités, de vos déchets, de votre oubli de votre appartenance au cycle de la vie. Il fut un temps où nous vivions en paix, en harmonie et en unité.
Nos plus vieux arbres étaient respectés et vénérés comme les temples sacrés qu’ils sont. Aujourd’hui bien que le rôle de ces centenaires qui traversent le temps ait été oublié, nous veillons encore sur vous et aidons les plus sages d’entre vous, ceux qui sont encore ouverts à ce que nous pouvons leur donner.
Si je viens aujourd’hui vous donner ce message, c’est parce qu’avec un cœur, pur l’un d’entre vous m’a entendu et m’a demandé de partager notre point de vue aux petits frères humains qui se réveillent d’un long sommeil.
Le message que je porte est à la fois un message d’espoir et une mise en garde.
Mise en garde car l’heure est exceptionnellement importante. Nous, le peuple des Arbres et tout le monde végétal, avons atteint un nombre, une densité qui ne nous permet plus de purifier les pollutions de l’air que vous, humains, produisez.
Si ce rythme continue, l’air de la Terre va rapidement s’acidifier, accélérant le déclin de certains végétaux, de la biodiversité et accélérant la vitesse de pollution de l’air (d’ici environ 15 ans, il sera trop tard). Viendrait alors un jour où il vous faudrait payer pour avoir de l’air pur, comme il vous faut aujourd’hui payer pour avoir de l’eau pure, bien que même en payant, il vous soit difficile d’en trouver. Déjà aujourd’hui, certains Hommes n’ont jamais connu le goût ni la fraîcheur de l’eau pure et n’ont pas le souvenir de l’air pur.
Déjà aujourd’hui, l’air de vos villes est pollué, il affaiblit votre mental et vous rend malade.
Chers petits frères, il est temps pour vous de chérir les richesses précieuses qui sont encore là car mon message est aussi un message d’espoir.
Message d’espoir car vous êtes de plus en plus nombreux à prendre conscience de la vie, en vous, autour de vous et de l’importance de la respecter.
Ensemble et solidaires, vous pouvez agir pour changer la tendance et écrire un futur où l’air et la Terre seront de plus en plus purs. Un futur où vous terminerez votre vie, non pas accroché à une bouteille d’oxygène mais à l’ombre d’un vieux chêne.
Concrètement que pouvez-vous faire ?
Peut-être que vous êtes nombreux à vous poser cette question, mais il y a tant à faire que cela nous étonne. Tous les petits gestes comptent, n’oubliez pas qu’aujourd’hui votre population a atteint un tel nombre que toutes les matières premières doivent être considérées comme rares et précieuses.
Plongez dans votre cœur et soyez inspiré pour agir, vous réunir et faire grandir cette conscience de la vie qui est en vous et autour de vous. Sortez de vos paresses, de vos égoïsmes et retrouvez la force qui fut autrefois la vôtre. La force qui naissait de votre solidarité, celle qui vous a fait déplacer des montagnes sans machine. Celle qui faisait que vous étiez unis dans un but commun. Rappelez-vous ces temps où vous n’étiez qu’un et où vous veilliez les uns sur les autres, votre bienveillance rimait avec alliance, fraternité et conscience de votre unité avec le Grand Tout. De mémoire d’arbre, ces temps ne sont pas si lointains. Puisez dans vos racines ces mémoires qui vous habitent et illuminez vos consciences car tout cela est en vous. Le temps du sommeil est terminé, à vous de choisir de vous réveiller en douceur et de nous rejoindre dans le chant que nous offrons chaque matin à Grand Père soleil.
Yohan Anatayha